Etats-Unis : deux sénateurs républicains lâchent la politique en étrillant Donald Trump
Aux Etats-Unis, deux sénateurs républicains ont fait une sortie du champ politique remarquée, jeudi, en éreintant le président Trump et en appelant leurs collègues à sortir du silence.
A l'occasion de l'annonce de leurs prochains départs, les deux sénateurs républicains, Jeff Flake, à gauche, et Bob Corker, à droite, ont libéré leur parole contre Donald Trump. (REUTERS STAFF)
Marco Wolter Radio France
Mis à jour le 25/10/2017 | 12:19
publié le 25/10/2017 | 12:19
LA NEWSLETTER ACTU
Deux sénateurs républicains influents, déjà connus pour leurs positions critiques à l'égard du président des Etats-Unis, ont haussé le ton jeudi 24 octobre. Jeff Flake, élu de l'Arizona et Bob Corker, sénateur du Tennessee, ont annoncé quitter prochainement leurs fonctions, tout en étrillant Donald Trump.
Etats-Unis : deux sénateurs républicains lâchent la politique en étrillant Donald Trump - un reportage de Marco Wolter
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Le sénateur Jeffe Flake a décidé de ne pas briguer un nouveau mandat en 2018. Il a profité de l’annonce de sa décision devant le Sénat pour se lancer dans un réquisitoire d’une intensité sans précédent contre le président américain. Son discours a duré 17 minutes, sans filtre. L'élu de l’Arizona a dit tout le mal qu’il pensait de Donald Trump. Avant d'appeler ses collègues à rompre le silence, Jeff Flake a égrené les motifs de sa colère : "Les attaques personnelles, les menaces contre nos principes, nos libertés et nos institutions, le mépris flagrant pour la vérité et la décence, et les provocations irréfléchies."
Quand la prochaine génération nous demandera, 'pourquoi n’avez-vous rien fait ?', qu'allons-nous dire ? Eh bien, monsieur le président, aujourd’hui je me lève pour dire : ça suffit.
Jeff Flake, sénateur républicain de l'Arizona
Quelques heures plus tôt, le sénateur du Tennessee, Bob Corker, régulièrement visé par des tweets incendiaires de Donald Trump, avait livré son diagnostic à la chaîne de télévision CNN, à l'occasion de l'annonce de son départ en retraite. "Le président a un problème avec la vérité. Je ne sais pas pourquoi il tombe aussi bas et pourquoi il dévalorise notre pays, parce que c’est ce qu’il fait", a-t-il déclaré.
Avec ces prises de parole, certains commentateurs politiques américains voient le début d’un tournant, l'arrivée de l’heure du choix au sein de l’establishment républicain : pour ou contre Trump ? De leurs côtés, les ultraconservateurs et adeptes du slogan du candidat Trump pendant la campagne présidentielle, "America first", "l'Amérique d'abord", se frottent les mains. Avec les départs de Jeff Flake et Bob Corker, ils avancent vers leur objectif : évincer les poids-lourds du parti pour faire gagner leurs candidats lors des élections de mi-mandat, l’année prochaine.
Bob Corker représente le Tennessee au sénat des États-Unis d’Amérique depuis 2007.
Membre éminent du parti Républicain, il était l’un des soutiens de Donald Trump lors de la campagne électorale de de 2016. Mais, depuis plusieurs mois, il se montre de plus en plus critique vis-à-vis du président. Interrogé par CNN le 24 octobre, Bob Corker n'a pas hésité à tirer à boulets rouges sur Donald Trump.
Le rapport de Trump à la vérité
« Tout ce qu’il a dit aujourd’hui était absolument faux. Malheureusement, je pense que les dirigeants du monde entier ont pleinement conscience que beaucoup de ce qu’il dit est faux. » affirme le sénateur Républicain dans une interview réalisé à Capitol Hill pour CNN. « On peut prouver que ce qu’il dit est faux. C’est juste factuellement incorrect. Je ne sais pas pourquoi il s’abaisse à un tel niveau, dégradant ainsi notre pays comme il le fait. »
Le président perd la confiance des républicains
Après avoir admis que Donald Trump avait « beaucoup de difficultés avec la vérité », le sénateur du Tennessee a avoué que si la campagne électorale était à refaire il n’accorderait « absolument pas » son soutient au président élu. A la question « Pensez-vous que Donald Trump soit un modèle pour les enfants américains ? » Bob Corker répond fermement « non ».
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