Sous l’impulsion des firmes industrielles, souvent
filiales de multinationales et depuis peu, de la distribution moderne, la
logistique est en train de se d�velopper de mani�re spectaculaire. Les
entreprises r�alisent qu’elles tiennent dans l’optimisation des flux amont
et aval un important levier de r�duction des co�ts et donc de
l’am�lioration de la comp�titivit�. Les experts estiment entre 10 et 15%,
le poids de la logistique dans le prix de revient. Mais selon la
configuration du syst�me de distribution ou de la pr�sence ou non des
plates-formes assurant le relais vers les centres de con- sommation et
d’un syst�me de transport efficace, cette proportion peut aller jusqu’�
30%. Le mouvement d’optimisation est profond et s’amplifie depuis
quelques mois. La pression de la d�protection douani�re avec l’Europe en
2012 acc�l�re ces r�organisations. Chaque soci�t� effectue ses choix en
fonction de ses besoins et convictions. LG, Johnson & Johnson. (J
&J), Procter & Gamble, Unilever, Marjane, Acima, Les Brasseries du
Maroc… Kitea s’appr�te aussi � externaliser partiellement sa logistique.
Lesieur, Metro et d’autres encore vont suivre. Unilever a externalis�
la gestion d’une partie de sa logistique pour la r�gion du
Maghreb-r�ception des produits � l’import, pr�paration des commandes- �
Geodis. Le deal entre les deux firmes est plut�t original. L’entrep�t de
10.000 m�tres carr�s, propri�t� du lessivier, est lou� � Geodis qui, lui,
assure les prestations � Unilever. Johnson & Johnson, autre star des
produits cosm�tiques, a confi� aussi � Exel, filiale du groupe anglais, sa
logistique. L’arr�t de l’activit� industrielle ne justifiait plus la
mobilisation des ressources d�di�es � la logistique, explique Maurice
Kupfer, directeur g�n�ral de Johnson & Johnson Maroc. Exel assure pour
le compte de J &J, l’entreposage, la pr�paration des commandes et des
prestations � valeur ajout�e type assemblage des coffrets,
cofa�onnage. Le deuxi�me gros foyer de d�veloppement de la logistique
est la grande distribution et la distribution moderne en g�n�ral. Cette
�volution va rejaillir sur tout le syst�me de distribution et
d’approvisionnement, pr�dit Philippe Pillaud, directeur g�n�ral de Logis
Truck, PME sp�cialis�e dans l’int�gration des solutions logistiques. A
moyen terme, la centralisation des approvisionnements (Acima et Marjane
s’y dirigent) va r�duire de facto les niveaux d’interm�diaires. Les
livraisons se feront non pas par magasin, mais par entrep�t. Cela va
pousser aussi au changement du mode de chargement des produits. L’avenir
sera � la palettisation, m�me s’il faut nuancer car tous les petits
commerces de proximit� ou les demi-grossistes implant�s dans les zones
d’habitation continueront sans doute � recevoir les marchandises en vrac.
La grande distribution, c’est des gros volumes et donc des flux
palettis�s plus simples � manipuler, explique Oussama Alaoui, directeur
g�n�ral de Cofinter, soci�t� sp�cialis�e dans le conseil et les solutions
logistiques. C�t� industriel, quelques grandes firmes ont saut� le pas de
la palettisation: Cosumar, Procter & Gamble et Lesieur. Reste �
d�velopper de l’autre c�t� (hypermarch�s et supermarch�s) des
installations capables d’accueillir ce mode de conditionnement des
marchandises. Pour l’instant, tous ces magasins n’en sont pas
dot�s. Face � cette demande grandissante, l’offre en prestations
logistiques commence � s’�toffer lentement mais s�rement. Il y a d’abord
des majors mondiales de logistique (Exel, Maerks Logistic et Geodis) qui
se livrent une bataille sans merci pour d�crocher des clients. A c�t� de
ce trio, d’autres soci�t�s orient�es d’abord transport, et dans une
moindre mesure, logistique, tentent aussi de faire leur place dans ce
secteur juteux. M&M et Graveleau, mais il y en a d’autres. Par
ailleurs, et ce n’est pas la moindre des bonnes nouvelles, des promoteurs
priv�s s’activent et tentent de lever la contrainte fonci�re qui a �t� et
est encore, l’un des freins au d�veloppement de la logistique. Des
investisseurs financent la construction des plates-formes logistiques
(dont certaines sont sous douane) modernes et conformes aux normes
internationales. Ces hubs sont ensuite vendus, mais g�n�ralement, lou�s
aux prestataires sp�cialis�s. Ce mod�le �conomique de s�paration entre le
propri�taire des murs et l’exploitant est le m�me que l’on trouve dans
l’h�tellerie. Dans le quartier industriel p�riph�rique de Casablanca,
Ali Belhaj est en train de construire une plate-forme logistique de
100.000 m2. M�me l’Office national des chemins de fer affiche de grosses
ambitions dans la logistique avec son projet de r�seau de hubs r�gionaux
d’�clatement de la marchandise. S’il trouve les moyens de financer ce
programme, tous les espoirs seront alors permis. Si le rail se pr�pare, le
transport routier des marchandises, lui, est encore � l’�tat archa�que.
Malgr� le changement du mode de r�gulation, il appara�t comme la faiblesse
principale de la r�organisation de la cha�ne logistique des entreprises.
Une vari�t� de services
Dans ces plateformes logistiques, les prestations
propos�es sont tr�s diverses et vont de la gestion des commandes � celle
des ventes, en passant par la r�ception des marchandises, le contr�le,
l’emballage, l’�tiquetage, l’entreposage, la gestion des stocks, la
manutention, la distribution, la gestion des livraisons… La premi�re
raison qui incite les entreprises � externaliser, c’est bien �videmment le
d�sir de r�duire les co�ts logistiques (� travers des process de
rationalisation, de mutualisation, d’optimisation et d’�conomies
d’�chelle). Car comme tous les industriels le savent, les co�ts
logistiques et de transport sont �lev�s et entrent pour une bonne part
dans le co�t de revient du produit. En deuxi�me lieu, beaucoup
d’entreprises font appel aux logisticiens parce qu’elles souhaitent se
recentrer sur leur m�tier de base (ce qu’elles savent le mieux faire),
gagnant ainsi un temps pr�cieux. En troisi�me lieu, elles sont
motiv�es aussi par l’�l�vation du niveau de qualit� qu’elles peuvent tirer
d’une prestation de service effectu�e par des sp�cialistes, exp�riment�s,
rigoureux et professionnels. Lorsqu’elles s’adressent � des
multinationales, les entreprises clientes savent bien qu’elles vont
pouvoir b�n�ficier d’une expertise en la mati�re. Mais aussi
d’�quipements, de mat�riels de transport et de manutention, de
plates-formes d’entreposage conformes aux normes internationales, avec
respect des normes d’hygi�ne et de s�curit� minimales. Au bout du compte,
c’est la qualit� des produits qui ne peut qu’�tre am�lior�e. C’est
bien ce que confirme Alexandre de Suzzoni, directeur du p�le Distribution
chez Altadis: �Si l’op�ration d’externalisation est bien men�e, que le
prestataire est bien choisi, il y a in�luctablement et indubitablement une
�conomie de co�ts � la cl�. Certaines fonctions sont plus souvent
externalis�es que d’autres. Les op�rations sous-trait�es sont par ordre
d�croissant, le transport, le stockage, l’entreposage, la pr�paration des
commandes, le conditionnement et l’emballage. "Maurice Kupfer,
directeur g�n�ral de Johnson & Johnson: Nous avions le choix entre la
location de l’entrep�t ou l’externalisation du stockage et de la
pr�paration des commandes. Nous avons opt� pour la deuxi�me
option"
A.S./N.B.
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