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Quelques témoignages qui prouvent bien que l'Etat économise gros sur le dos des citoyens et ceci en pointant du doigt afin de se justifier, la situation des personnes rejetées par le système. Des démarches dignes d'une époque révolue, pour rabaisser encore plus les pauvres et les acculer sans plus aucune aide...

Des  vaches à lait et une véritable boucherie est entrain de s'organiser: Faire payer avant les consultations 30.- à 100.- bal, nous délester de cent à mille bals aux urgences avant d'être admis, faire travailler les malades et peut être bientôt les morts (ceux qui sont mort pauvres...), etc,

Documentation:

servicesocial-lausanne-evolution-demandes-nouvellesexigences291104.pdf

Pere_souvent-immigre_leworking-poor-vaudois-24h-090905.pdf

separer-aidesocial-gestionfinanciere-20min-11032009.pdf

Les-Cartons-du-Cœur-manquent-de-bras-precarite-lausanne-lu06042009.pdf

tous les jours il y a des politiques de toute l'Europe qui exposent leurs idées lumineuses de retour au moyen âge rapidement. Ces monsieur montrent bien que nous ne méritons aucun bénéfice des biens accumulés depuis l'ère industriel !!! Du reste il se remet en place des nouvelles astuces boursier comme avant et on voit très bien qu'ils continuent de nouveau à appâter des pigeons avec des placements mirobolant, et les chefs d'états et leurs sbires, personne n'a rien vu !! Tous les trois ans, il y aura des cracs boursier, crises ou autres...appellations.
Les familles, victimes de la précarité La pauvreté lausannoise est une réalité d'autant plus méconnue que les statistiques fiscales sont trompeuses. Dans les faits, Lausanne tire ses.... «Pour manger à quatre, il nous reste 98 francs et 10 centimes pour le mois.» Au moment de terminer le calcul de son budget, c'est un....

LAUSANNE : QUATRE CONTRIBUABLES SUR CINQ ONT UN REVENU ANNUEL INFÉRIEUR À 70 000 FRANCS. Les familles, victimes de la précarité La pauvreté lausannoise est une réalité d'autant plus méconnue que les statistiques fiscales sont trompeuses

 

LAUSANNE : QUATRE CONTRIBUABLES SUR CINQ ONT UN REVENU ANNUEL INFÉRIEUR À 70 000 FRANCS. Les familles, victimes de la précarité La pauvreté lausannoise est une réalité d'autant plus méconnue que les statistiques fiscales sont trompeuses. Dans les faits, Lausanne tire ses revenus des entreprises et de quelques hauts revenus. Interview de Silvia Zamora. MICHEL PONT. Quatre Lausannois sur cinq auraient droit, selon les normes cantonales, à disposer d'un logement subventionné. Cette donnée brute, rappelée depuis plusieurs mois par les autorités lausannoises, suscite à chaque fois l'étonnement. Le chiffre paraît énorme, donc tronqué. C'est pourtant la froide réalité attestée par les statistiques fiscales. Des 70 000 contribuables lausannois, quatre sur cinq ont des revenus inférieurs à 70 000 francs (voir infographie). On peut encore affiner ces chiffres et relever que la moitié des contribuables lausannois disposent de revenus de moins de 40 000 francs. Conséquence, les demandes à l'aide sociale ne cessent d'augmenter, de même que les coups de pouce que la ville est en mesure de fournir, par exemple avec son fonds du 700e de la Confédération, mis très fortement à contribution l'an dernier pour plus de 600 000 francs. Au moment où la Confédération réfléchit aux mesures à prendre pour soulager les working poor, ces personnes qui gagnent un salaire insuffisant pour subvenir à leurs besoins, Silvia Zamora, directrice de la Sécurité sociale, fait le point sur la situation lausannoise.- Qu'est-ce qui a changé depuis quelques mois?- Clairement, la situation s'aggrave pour les personnes en difficulté. La crise du logement accentue la précarité. Nous voyons arriver à la Sécurité sociale des personnes qui, auparavant, trouvaient encore des logements, mais pour qui c'est désormais impossible.- Qui sont les principales victimes de la précarité?- Les familles, monoparentales ou non, avec enfants. Contrairement aux idées reçues, les personnes à risques, pour prendre cette expression, ne sont pas les individus isolés.- Les statistiques fiscales montrent qu'il y a une vraie pauvreté à Lausanne. On ne la voit pas, pourquoi?- Les chiffres sont, en effet, trompeurs. Lausanne accueille sur son sol de grandes entreprises, nombre de cabinets d'avocats, de médecins. Ce phénomène et l'existence d'une frange de contribuables aisés (8% des Lausannois ont des revenus supérieurs à 100 000 francs) font remonter la moyenne, soit la capacité contributive par habitant. Mais la réalité vécue par la majorité des Lausannois est tout autre. Il y a donc une distorsion entre les différentes catégories de contribuables qui masque la réalité. Nulle part ailleurs dans le canton qu'à Lausanne on côtoie des appartements de haut standing comme à Rumine et les studios minables de la Borde.- Un phénomène propre aux grandes villes?- Je le pense. C'est dans les centres urbains que les familles comptent trouver un logement. Nous disposons tout de même d'un parc de près de 7200 logements subventionnés. Nous disposons aussi des structures d'accueil pour les enfants et d'aides financières, comme le fonds du 700e, par exemple, qui peut donner un coup de pouce aux gens quand ils risquent d'être expulsés de leur logement ou de leurs frais dentaires quand ils ne peuvent plus les assumer. - On décrit souvent Lausanne comme une ville habitée par des personnes âgées, des étrangers et des étudiants. Un cliché qui correspond à la réalité?- Lausanne attire forcément ce public. C'est vrai que nous aidons beaucoup de familles étrangères. Parce qu'elles sont d'autant plus fragilisées, par manque de formation. Ces personnes travaillent, mais ont un revenu insuffisant. Quand la Migros dit assurer des salaires qui ne sont jamais inférieurs à 3000 francs, je note qu'une famille avec 3000 francs de revenu, cela signifie dans les faits être pauvre.- La pression est donc forte sur les pouvoirs publics?- Je la ressens de plus en plus fortement. On peut nous critiquer, nous demander d'être plus stricts, parler de contrats de prestation. Mais tout cela ne tient pas compte de la réalité quotidienne. L'agressivité augmente aussi parce que les personnes en difficulté ne savent plus à qui s'adresser.- Le nombre de chômeurs diminue pourtant.- Oui, on le voit avec les chiffres du Revenu minimum de réinsertion. Mais l'aide sociale distribuée augmente. Et Lausanne doit assumer ses responsabilités. D'ailleurs, ce qu'on nous reproche est souvent contradictoire, soit on juge que nous en faisons trop, soit c'est l'inverse. Certains ont la mémoire courte. Lors des grands froids avant Noël, on nous a reproché les gens dans la rue, le fait de ne pas avoir de Samu social notamment. En été, les sans-abri existent toujours, mais cela n'intéresse plus personne. Je regrette que les réactions soient trop souvent émotionnelles, liées à des situations individuelles. Comme autorité, notre action doit rester constante, et faire que les gens puissent nouer les deux bouts.- L'urgence ces semaines, c'est quoi?- Aujourd'hui, la question qui se pose pour nous est de savoir comment répondre à la crise du logement qui fait que même les logements subventionnés sont introuvables. C'est le rôle de la ville d'assumer les plus faibles de ses citoyens. Si Lausanne ne le fait pas, personne le fera. Les gens seraient laissés à l'abandon. En terme de conséquence sociale, d'augmentation de la violence, cela pourrait être dramatique.

 

Privés d'aide financière, il leur reste 98 fr. pour manger ce mois-ci

 

 

Source: 24heures

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Article - 08/05/2001

Bas salaires à l'aide sociale: des employeurs en cause WORKING POOR

 

Un quart des personnes dépendantes de l' aide sociale en Suisse ont un travail dont il faut compléter le revenu trop peu élevé pour couvrir leurs besoins fondamentaux.«Le Matin Dimanche» a obtenu des décomptes accablants pour certains employeurs.Les patrons rejettent l'idée d'un salaire minimum légal.Ludovic Rocchi [email protected] La traque des abus à l'aide sociale s'est imposée comme un des thèmes de l'été.Surtout depuis que la dernière statistique nationale a révélé à fin juin que le nombre d'assistés continue d'augmenter.Mais personne ou presque ne rappelle que plus d'un quart des assistés sont des gens qui ont un travail insuffisant pour vivre aux normes minimales.Dans leurs cas, les abus seraient plutôt à rechercher du côté de l'économie.
«Nous voyons passer des cas où les gens sont vraiment très mal payés.Mais notre marge de man?uvre est réduite auprès des employeurs, surtout dans les secteurs non conventionnés», témoigne Yves Scheurer, chef du Service de l'action sociale à La Chaux-de-Fonds.Pour «Le Matin Dimanche», il a accepté de dévoiler le décompte précis de personnes assistées qui travaillent pourtant à plein-temps.
Plus d'aide que son propre salaire! On y découvre par exemple un couple avec deux jeunes enfants, où seul le père travaille.Ouvrier en équipe à l'usine, il doit toucher près de 960 francs d'aide par mois pour remplir les «besoins fondamentaux» calculés pour sa famille.Idem pour un couple avec un bébé: le salaire du mari (serveur) doit être complété de près de 670 frs par mois (lire les encadrés pour le décompte précis).
Autre exemple: un homme seul, employé chez un déménageur, est tellement mal rétribué (917 frs par mois) qu'il reçoit une aide (964 frs) supérieure à son salaire!
Comment réagir face à de tels cas? Explications d'Yves Scheurer: «Nous dénonçons les abus manifestes au Service de l'emploi.Mais vis-à-vis des personnes touchées, notre rôle n'est pas de leur conseiller de quitter leur emploi parce qu'ils sont trop mal payés.Quant aux couples avec enfants en bas âge où un seul parent travaille, nous nous devons de respecter ce choix.Une fois que les enfants vont à l'école, nous essayons de voir si l'autre parent ne peut pas aussi travailler».
Telle se présente la réalité de ceux qu'on appelle les «working poor».Dans les statistiques de l'aide sociale, 27,5% d'assistés sont dits «actifs».Plus de la moitié n'a qu'un job à temps partiel, essentiellement des mères divorcées.Mais il reste un bon 40% de gens aidés qui travaillent à plein-temps, comme les exemples que nous avons recueillis à La Chaux-de-Fonds.
Maillard réfute ce fatalisme Pour éviter que l'Etat social ne subventionne les secteurs mal payés de l'économie, faut-il introduire un salaire minimum? «Ce n'est pas une solution.Un Smic à la française ne fait que tirer les salaires moyens vers le bas», tranche Chantal Balet à economiesuisse.Mais que dire aux familles avec un seul salaire qui ne suffit de toute évidence pas à s'en sortir avec le niveau de vie en Suisse? «Ce ne devrait pas être à la collectivité d'assumer toutes les décisions individuelles, qu'il s'agisse d'avoir des enfants ou de divorcer», plaide Pierre Weiss, directeur à la Fédération des entreprises romandes.Il ajoute qu'il «faut accepter la réalité économique: certains emplois sont peu rentables et peuvent nécessiter une aide sociale.Augmenter ces salaires équivaudrait à provoquer la fermeture ou la délocalisation des entreprises».
Responsable de l'aide sociale dans le canton de Vaud, le socialiste Pierre-Yves Maillard réfute ce fatalisme des patrons et esquisse une solution: «Il faudrait augmenter encore les allocations familiales et prévoir des prestations complémentaires pour les parents à bas salaires.Ce serait une bien meilleure solution que de faire passer les working poor à l'aide sociale, qui coûte très cher à distribuer, vu les contrôles à effectuer».Et Pierre-Yves Maillard de confirmer l'ampleur du problème: les working poor font davantage augmenter le budget de l'aide sociale vaudoise que les chômeurs...Y
Les abus de la part d'employeurs hélas existent.Ouvriers, déménageurs, voici quelques exemples et témoignages de working poor receuillis par «Le Matin Dimanche».
.Ludovic Rocchi [email protected] La traque des abus à l'aide sociale s'est imposée comme un des thèmes de l'été. Surtout depuis que la dernière statistique nationale a révélé à fin juin que le nombre d'assistés continue d'augmenter. Mais personne ou presque ne rappelle que plus d'un quart des assistés sont des gens qui ont un travail insuffisant pour vivre aux normes minimales. Dans leurs cas, les abus seraient plutôt à rechercher du côté de l'économie.
«Nous voyons passer des cas où les gens sont vraiment très mal payés. Mais notre marge de man?uvre est réduite auprès des employeurs, surtout dans les secteurs non conventionnés», témoigne Yves Scheurer, chef du Service de l'action sociale à La Chaux-de-Fonds. Pour «Le Matin Dimanche», il a accepté de dévoiler le décompte précis de personnes assistées qui travaillent pourtant à plein-temps.
Plus d'aide que son propre salaire! On y découvre par exemple un couple avec deux jeunes enfants, où seul le père travaille. Ouvrier en équipe à l'usine, il doit toucher près de 960 francs d'aide par mois pour remplir les «besoins fondamentaux» calculés pour sa famille. Idem pour un couple avec un bébé: le salaire du mari (serveur) doit être complété de près de 670 frs par mois (lire les encadrés pour le décompte précis).
Autre exemple: un homme seul, employé chez un déménageur, est tellement mal rétribué (917 frs par mois) qu'il reçoit une aide (964 frs) supérieure à son salaire!
Comment réagir face à de tels cas? Explications d'Yves Scheurer: «Nous dénonçons les abus manifestes au Service de l'emploi. Mais vis-à-vis des personnes touchées, notre rôle n'est pas de leur conseiller de quitter leur emploi parce qu'ils sont trop mal payés. Quant aux couples avec enfants en bas âge où un seul parent travaille, nous nous devons de respecter ce choix. Une fois que les enfants vont à l'école, nous essayons de voir si l'autre parent ne peut pas aussi travailler».
Telle se présente la réalité de ceux qu'on appelle les «working poor». Dans les statistiques de l'aide sociale, 27,5% d'assistés sont dits «actifs». Plus de la moitié n'a qu'un job à temps partiel, essentiellement des mères divorcées. Mais il reste un bon 40% de gens aidés qui travaillent à plein-temps, comme les exemples que nous avons recueillis à La Chaux-de-Fonds.
Maillard réfute ce fatalisme Pour éviter que l'Etat social ne subventionne les secteurs mal payés de l'économie, faut-il introduire un salaire minimum? «Ce n'est pas une solution. Un Smic à la française ne fait que tirer les salaires moyens vers le bas», tranche Chantal Balet à economiesuisse. Mais que dire aux familles avec un seul salaire qui ne suffit de toute évidence pas à s'en sortir avec le niveau de vie en Suisse? «Ce ne devrait pas être à la collectivité d'assumer toutes les décisions individuelles, qu'il s'agisse d'avoir des enfants ou de divorcer», plaide Pierre Weiss, directeur à la Fédération des entreprises romandes. Il ajoute qu'il «faut accepter la réalité économique: certains emplois sont peu rentables et peuvent nécessiter une aide sociale. Augmenter ces salaires équivaudrait à provoquer la fermeture ou la délocalisation des entreprises».
Responsable de l'aide sociale dans le canton de Vaud, le socialiste Pierre-Yves Maillard réfute ce fatalisme des patrons et esquisse une solution: «Il faudrait augmenter encore les allocations familiales et prévoir des prestations complémentaires pour les parents à bas salaires. Ce serait une bien meilleure solution que de faire passer les working poor à l'aide sociale, qui coûte très cher à distribuer, vu les contrôles à effectuer». Et Pierre-Yves Maillard de confirmer l'ampleur du problème: les working poor font davantage augmenter le budget de l'aide sociale vaudoise que les chômeurs... Y
 

Source:

http://www.lematin.ch/

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PAUVRETÉ | Des jeunes, des vieux, des étrangers, des Suisses: ils sont de plus en plus nombreux à recourir à l’Association caritative lausannoise, qui manque de forces pour répondre à la demande. Reportage.

© ODILE MEYLAN | Carine, la trentaine, travaille à 80%. Mais depuis son divorce, et avec les dettes laissées par son ex-mari, elle est obligée de recourir aux Cartons du Cœur pour nourrirses deux filles, âgées de 12 et 6 ans.

PASCALE BURNIER | 06.04.2009 | 00:06

Les premiers ont déjà pris place sur le muret extérieur du bâtiment. Un caddie à commissions dans une main, des sacs en papier encore vides dans l’autre. En silence, ils attendent de recevoir le carton qui les aidera à se nourrir pour quelques semaines. Des jeunes, des vieux, des étrangers, des Suisses. La pauvreté ne choisit pas sa cible.

Comme chaque jeudi, les Cartons du Cœur distribuent les denrées alimentaires de première nécessité à soixante familles lausannoises. Derrière la porte du local de l’association, les bénévoles s’activent. Sur les étagères, chaque carton a son destinataire. Une simple feuille blanche scotchée indique le nom, le prénom, et le nombre de personnes de la famille. La distribution débute à 16 h. Un par un, des hommes et des femmes franchissent la porte du local.

1000 familles par année
Route de Genève 52, à l’abri des regards, la file ne cesse de s’allonger. Avec les années, l’association est, bien malgré elle, victime de son succès. «Il y a sept ans, nous donnions une vingtaine de cartons par semaine. Aujourd’hui, nous avons triplé ce nombre, et aidons environ 1000 familles par année. Malheureusement, la crise devrait encore augmenter la demande», présume Gisela Raeber, responsable relations publiques. Alors, malgré les 70 bénévoles de l’association, les bras commencent à manquer sérieusement.

Au tour de Carine, une Suissesse d’une trentaine d’années. Tout en remplissant son cabas, elle accepte de se confier. Pas question de cacher une situation qui pourrait frapper n’importe qui. Loin du cliché du pauvre, Carine travaille comme soignante à 80%. Mais, depuis son divorce, les difficultés ont commencé. Des dettes laissées par son mari, et des fins de mois où le frigo fait désormais grise mine. «J’ai deux filles, une de 12 ans et l’autre de 6 ans. Aujourd’hui, nous devons manger, c’est pour ça que je suis là.»

Quelques minutes auront suffi à remplir ses cabas. Il faut laisser la place aux suivants. Cachée derrière son voile, une femme vient faire le plein de nourriture. Ce qu’elle ne mange pas, elle le repose. Pas de saucisson pour elle, religion oblige. Un concentré de soupe en boîte s’ajoute à un pesto de la gamme de luxe de la Migros. Le contenu des cartons varie au gré des dons…

Une vie qui bascule
Dans le couloir, les nationalités se conjuguent à l’infini. Environ 60% d’étrangers s’adressent aux Cartons du Cœur. Les autres sont des familles suisses ou parfois des étudiants, nous explique-t-on. «Selon l’actualité internationale, nous voyons cependant arriver certaines communautés. Depuis le début de l’année, une vingtaine de Somaliens nous ont demandés de l’aide», précise Nicole Meylan, responsable de la distribution.

Le défilé se poursuit entre rires et larmes. Un homme fixe le sol du regard. Jeans, jolie veste. Il y a encore un an, il avait un bon job dans le milieu sportif. Mais récemment, sa femme s’est aussi retrouvée au chômage. «Les services sociaux nous aident, mais nous avons un appartement trop cher, plus de 2000 francs, et nous ne trouvons pas d’autre logement. C’est une situation difficile. On réalise que la vie peut basculer rapidement.»

www.cartonsducoeur.ch



Une aide ponctuelle

 

Aux Cartons du Cœur, la discrétion est élevée au rang de doctrine. Pas de longs questionnaires ni d’interrogatoires pour obtenir les précieuses denrées. «Les gens nous appellent et s’inscrivent pour recevoir un carton. Nous leur demandons simplement s’ils ont des allergies, si leur religion les empêche de manger certains aliments, et quelle est leur situation familiale pour adapter le contenu», explique Gisela Raeber, responsable des relations publiques.

L’association se veut avant tout une aide ponctuelle. Les demandeurs ont donc droit à trois cartons par année, à un mois d’intervalle minimum. «Certaines familles nombreuses tentent de venir chaque semaine. Mais les «abus» restent minoritaires», précise Nicole Meylan, responsable de la distribution. «Nous ne voulons pas juger les personnes qui demandent de l’aide. Et il ne faut pas oublier que venir faire la file pour obtenir de la nourriture est déjà difficile et humiliant.»

Il y a encore cinq ans, les Cartons du Cœur demandaient une pièce d’identité et un extrait du bail à loyer. Une pratique abolie après avoir réalisé que cela n’empêchait pas les éventuels resquilleurs.


Un vaste réseau de récolte

Principe de base des Cartons du Cœur: la collecte de marchandises à la sortie des supermarchés. Grâce aux dons des clients, 75% des denrées nécessaires pour la section lausannoise sont ainsi récoltées. Si les donateurs jouent très bien le jeu, les produits offerts restent peu diversifiés.

La Centrale alimentaire Région lausannoise vient alors compléter les besoins. Celle-ci est chargée d’acquérir et de distribuer des denrées à une vingtaine d’associations de la région. «Les supermarchés nous donnent des stocks arrivant aux dates limites de consommation. Nous ne distribuons évidemment pas de denrées avariées, mais un paquet de pâtes, par exemple, peut être consommé si la date est juste dépassée», explique Daniel Furer, président de la section lausannoise. Les Cartons du Cœur reçoivent aussi l’aide de bouchers qui livrent, entre autres, des saucissons mal calibrés ne pouvant être vendus. Destiné à offrir une alimentation de première nécessité pour trois à quatre semaines, un carton est toujours complété de produits frais. «Nous avons plusieurs maraîchers qui offrent régulièrement des cageots de fruits ou de légumes.» Enfin, le solde (œufs, brosses à dents, etc.) est alors acheté par l’Association grâce aux dons d’argent récoltés toute l’année.

P. B.

Publié par 24 heures (http://www.24heures.ch)
  • Cartons du Cœur

Le nombre de «fins de droit» à l'assistance a pris l'ascenseur

Paru le Mardi 12 Août 2008
 
   MICHEL SCHWERI    

AIDE SOCIALE - Les dossiers d'assistance diminuent à l'Hospice général, mais le nombre de chômeurs en fin de droit est en forte hausse.
Le nombre de personnes à l'assistance sociale baisse à Genève depuis la seconde moitié de 2007. En effet, lors de la présentation des résultats du dernier exercice annuel de l'Hospice général, ses responsables avaient noté avec satisfaction une réduction de 378 dossiers d'assistance financière enregistrés en décembre 2007 par rapport au même mois de l'année précédente. Pourtant, la lecture du rapport annuel paru depuis révèle une hausse des dépenses totales de prestations de 252 millions de francs en 2006 à 279 millions en 2007. Dans le détail, chaque catégorie d'aide sociale augmente, sauf les versements aux requérants d'asile qui baissent de 4 millions. Ainsi, les postes de l'assistance publique financière proprement dite et du RMCAS (Revenu minimum cantonal d'aide sociale) passent de 197 millions en 2006 à 228 millions en 2007. Ils s'inscrivent dans une hausse continue depuis des années, hormis un coup de frein donné en 2006 par l'introduction des nouvelles normes de calcul des aides financières. Donc, 31 millions de dépenses supplémentaires pour 400 dossiers en moins? Yves Bieri, du Service communication de l'Hospice, démêle le paradoxe. L'institution tient plusieurs statistiques, comptabilisant par moment les dossiers familiaux et d'autres fois le nombre de personnes aidées, tantôt en chiffres absolus en fin de mois ou d'année, tantôt en moyennes mensuelles ou annuelles, explique-t-il en substance. Mais l'évolution des dépenses doit être rattachée au nombre moyen de dossiers sur l'année et non aux «instantanés» de fin de mois.


Tendances contradictoires

Un retournement de tendance, comme en 2007, peut ainsi faire apparaître une diminution du nombre de dossiers en fin d'année, tout en maintenant une moyenne annuelle élevée et des dépenses en conséquence. De plus, la population inscrite à l'Hospice est mouvante: quelque 450 fermetures de dossiers et presque autant de nouvelles demandes sont déposées chaque mois, dont environ 300 sont admises. Le tout donne une image brouillée, voire contradictoire, à décortiquer dans le détail.
Concernant les dossiers de conseil social, sans aide financière, la tendance récente est à la hausse. Après une diminution continue entre 2004 et 2007, le nombre de personnes concernées remonte de 2379 en janvier 2008 à 2842 à fin juin.


Effet retard

Pour l'assistance financière seule, l'évolution est inverse. Le nombre de dossiers, de personnes et le total des aides versées montent depuis des années. Après un pic à presque 13 000 personnes enregistré dans les premiers mois de 2007, la progression se tasse et s'inverse même dans le second semestre pour inscrire une moyenne annuelle de 12 676 personnes.
Cette évolution différenciée aboutit aux 160 millions de francs de dépenses de ce poste, en hausse de 9 millions par rapport à 2006. La décrue des dossiers d'assistance se poursuivant en 2008, le tassement correspondant des débours s'inscrira aux comptes de cette année, conclut Yves Bieri.
Enfin, les chômeurs en fin de droit, recevant le RMCAS, sont en nette augmentation en moyenne annuelle depuis 2004. Plus précisément, les chiffres enregistrés révèlent clairement une accélération entre juin et décembre 2006. L'effectif du RMCAS est passé de moins de 1000 dossiers (1800 personnes) à 1339 dossiers pour 2500 personnes en six mois, et se stabilise depuis autour de ces chiffres. Il s'agit là des conséquences du raccourcissement de la couverture fédérale de deux ans à dix-huit mois accordée aux chômeurs. En francs, cette coupe dans les droits des chômeurs représente une hausse des dépenses cantonales de 26 millions en 2005 à 39 millions en 2007. I

Source:

http://www.lecourrier.ch/


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29.05.2009 20:57:03 +0200  


 

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